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Sur la route de Compostelle - France / Espagne à pied (2024) - 11ème étape : Logroño - Navarrete (12 km)

Nous sommes le mercredi 17 avril. J’ai bien dormi à l’auberge Santiago Apóstol avec un prêtre en face de moi. L’esprit saint veillera sur la deuxième partie de mon trajet qui va donc commencer ce jour dans cette communauté autonome de La Rioja. Avec seulement treize kilomètres pour cette étape à venir, j’ai laissé filer les pèlerins ce matin en me levant plus tard qu’eux. Adão est parti déjà depuis un bon moment. La chambre n’est pas très grande, le couloir interne à la pièce et qui sert d’accès au bloc sanitaire et à la terrasse pour étendre le linge n’est pas très large. De toute façon, au vu des conditions toujours fraîches, je n’avais pas laissé bien longtemps mon linge sur l’étendage hier car le rayon de soleil avait vite disparu.

Je profite donc de l’espace libéré par les pèlerins pour me préparer et je vais prendre mon petit-déjeuner juste à côté dans le grand réfectoire. Il n’y a qu’une seule personne attablée et, comme j’ai un peu de temps ce matin, j’entame la discussion avec cette personne. Paul est là, et à la question habituelle en anglais pour savoir « de quel pays viens-tu ? », Paul répond par le Québec. Alors, je change naturellement de langue pour revenir à celle qui se trouve derrière ces lignes et inévitablement, je retrouve cet accent qui donne tout son charme au français québécois. C’est d’autant plus simple que mon interlocuteur dit qu’il est un fervent indépendantiste. Paul n’est pas là pour effectuer le chemin de Compostelle, il est sur un trajet personnel à vélo entre Malaga et Toulouse. Encore une fois, il me ramène en arrière dans ma vie, en 2017. Nous échangeons sur les cultures d’accueil en France et en Espagne, et tombons d’accord sur le fait que, même s’il est délicat de trouver une place et d’opter pour le bivouac en Espagne, d’autant plus avec un vélo, il y a plus de souplesse, plus de facilité pour dialoguer. Paul, dont j’estime l’âge autour de 55 / 60 ans, n’en est d’ailleurs pas à son premier voyage. Il dit avoir arrêté son activité professionnelle d’avant (je ne saurai pas laquelle) pour se consacrer à « ses projets » (je n’en saurai pas davantage non plus). Après cet échange qui me met en joie sur mon parcours, nous nous saluons et nous nous souhaitons donc un « Bon Chemin » respectif, d’autant plus que, par la force des choses, nous ne nous reverrons pas.


Un jour d'école à Logroño
17 avril 2024

Je décolle aux alentours de neuf heures. Il n’y a pas de pression particulière ce matin, ni par le ménage à venir, ni par d’autres pèlerins qui m’attendent, ni par la chaleur attendue à l’arrivée, ni par la foule qui risque de s’amasser à l’auberge El Camino de las Estrellas (Le Chemin des Etoiles) de Navarrete. J’ai une pensée pour Adão et pour Adriana qui sont partis ensemble ce matin, et qui me devancent irrémédiablement. Je les imagine désormais à chaque pas que j’effectue. Le Camino passe devant l’auberge, je le repère immédiatement et m’oriente facilement vers le sud-ouest. Je rentre peu à peu dans le centre-ville. L’ambiance est au travail, paisible, détendue, très espagnole. Les pèlerins sont loin devant, je mets du temps à en croiser quelques-uns. J’observe le centre et effectue mon chemin seul, à un pas assez lent, et me sens aussi seul, ce qui a du bon parfois. Je me sens confronté à l’environnement urbain, que je sais de passage. Je ressens l’âme de cette ville, différente de Pampelune. Je ressors des petites rues anciennes pour déboucher sur la Plaza Alférez Provisional et je rentre désormais dans la ville plus moderne. Je dois être vigilant car les indications du chemin ne sont pas très évidentes pour le pèlerin, et c’est bien en ville que le repérage est le moins facile.

Perdu dans l’espace

Pampelune avait opté pour un balisage avec des petites coquilles en relief au sol, et si ce balisage détournait quelque peu l’attention, il était très utile en cas de besoin pour retrouver sa route. A Logroño, l’affichage à hauteur des yeux n’apparaît pas clair, seul un marquage au sol avec la flèche et le nom de la ville apparaît. En milieu urbain, il y a tellement d’indications pour le passant que les yeux ont vite fait de se perdre et cette situation se produit pour moi sur la Calle (Rue) Marqués de Murieta, une large artère, à un moment où elle s’élargit. Deux rues sont en face et la flèche indique une direction entre ces deux rues. Toujours aussi visible compte tenu de la taille de mon sac à dos, particulièrement chargé de surcroît ce matin, je suis repéré par un Espagnol assez âgé qui vient à ma rencontre, me prend par le coude et m’indique très gentiment la direction à suivre. Je n’étais pas inquiet pour autant. Ce qui est toujours drôle dans cette situation avec les locaux, et je ne vais pas m’en plaindre, c’est l’emploi de l’espagnol plutôt que l’anglais.

Bien remis sur les rails jaunes, je poursuis mon voyage et continue finalement dans la même direction qu’à l’origine. Je retrouve plus loin un balisage plus clair, qui m’amène dans un secteur où la densité du bâti se relâche peu à peu. Le trajet n’a rien d’inoubliable. Je passe le rond-point du Monument au Pèlerin, et je rentre dans le Parque Camino de Santiago. Je continue, toujours avec un rythme lent, pour préserver un maximum de forces, pour arriver dans les temps, pour anticiper la montée qui ne va pas tarder à venir. Je sens que j’ai quitté la ville, mais pour autant ce parc, avec une quantité de promeneurs s’étire en longueur. Au passage sous l’autoroute, comme souvent, mes yeux s’arrêtent sur un panneau. Je comprends que le chemin a été dévié là en 2020 pour l’aménagement du périphérique et cette année me reste en tête sans raison. Devant, je repère le Coréen qui s’était querellé avec un Espagnol sur une étape précédente, et avec qui j’avais dormi à l’auberge d’Estella. Il marche seul, je l’ai toujours vu ainsi depuis que je l’ai croisé, mais ce jour-là, il a visiblement mal aux jambes, ou un problème au(x) pied(s). Je vais à sa rencontre, et même avec mon pas tranquille ce matin, je n’ai aucune peine à le rattraper. Je le salue, lui demande poliment si tout va bien, lui souhaite un « Bon Chemin » et poursuis ma route. J’ai pris soin d’observer l’environnement et de repérer la flèche jaune.

Après une centaine de mètres, j’entends des appels derrière moi. Je me retourne. C’est le Coréen. Il gesticule, et le fait qu’il ait une main accrochée au bâton de marche le rend encore plus visible. Il s’adresse visiblement à moi. Je fais machine arrière et part à sa rencontre. Je n’ai pas de mal à comprendre ce qu’il veut me dire : pour lui, je fais fausse route. Je lui dis que c’est possible mais que jusque-là, je n’ai pas vu d’autre indication. Il suite invariablement son GPS, son seul repère dans cet univers probablement complètement nouveau pour lui. Il s’oriente avec Open Street Maps, une plate-forme que j’utilise souvent à titre professionnel (une sorte de « Wikipédia » des cartes), et où j’ai apporté mon lot de contribution à titre personnel dans le cadre de projets humanitaires. Libre d’accès et d’utilisation, la plate-forme n’a peut-être pas enregistré la déviation de 2020. Malgré tout, je décide de le suivre. Nous empruntons le Camino Viejo de Entrena et notre duo muet ne va durer que deux cents mètres. Le temps d’arriver sur une zone industrielle visiblement désaffectée.

Au bout de ces deux cents mètres donc, il se retourne, s’excuse auprès de moi et m’indique que j’avais raison. En réalité, je ne sais pas totalement pourquoi il a changé de cap subitement et s’est remis dans le bon sens. Qu’est-ce qui a fait qu’il s’est rendu compte de son erreur ? A-t-il consulté la carte plus loin ? Je ne le saurai pas. Je ne suis convaincu que par mon intuition et par ce que j’ai vu sur le chemin, mais mon esprit parfois divague, rêve et je ne suis pas à l’abri non plus d’un faux aiguillage. Quoi qu’il en soit, nous repartons sur le chemin, le Camino. Je profite de l’instant pour lui demander pourquoi il marche sur Compostelle (ah, avec tous ces Coréens – du Sud – il fallait bien que j’en connaisse la raison…). Après un temps de réflexion, il m’indique que c’est pour raisons personnelles. Je ne saurai pas tout. Visiblement, je suis devenu gênant. En tout cas, c’est que je ressens. Les épisodes précédents où je l’avais vu m’avaient intrigué et honnêtement, je n’ai pas du tout envie de partager le chemin avec lui. Au cours de ces centaines de kilomètres, je vivrai cette sensation étrange plusieurs fois, celle d’émettre et de recevoir des énergies qui se complètent, s’ignorent ou se repoussent. Je ne lui reproche rien pourtant. Après ma question à laquelle il n’a pas complètement répondu, il me pousse légèrement et m’invite à continuer seul. C’était de toute façon bien mon intention. J’ai aussi noté qu’en ma présence, son pas s’était collé au mien, sans manifester quelconque gêne physique. A la volonté de sauver la face en ne répondant pas complètement, s’était rajoutée une volonté de ne pas montrer quelconque faiblesse physique.

Je repartais alors sur un rythme habituel, plus soutenu. De nouveau après deux cents mètres, je me retourne, pour m’assurer quand même que tout va bien, et je revois le Coréen avec son pas d’avant, montrant des difficultés. Mais non, cette personne ne m’inspire aucune confiance, je le laisse là et je ne me retournerai plus. Je ne peux qu’aider que celui qui a la volonté d’être aidé. Ce n’est visiblement pas son cas. Toujours en avant vers le sud-ouest, je n’en finis plus de me demander où je vais, car ce parc s’étire en longueur, s’éloigne de plus en plus de Logroño, mais ne perd pas en clientèle : les joggers, marcheurs, passants, manifestement venus là pour l’occasion et voyageant légers, sont toujours aussi présents.


Pantano de la Grajera
17 avril 2024

Espace vert…

J’en comprends la raison quelques hectomètres plus loin. Je passe d’un parc à un autre (en réalité, j’avais quitté le Parc du Chemin de Saint-Jacques depuis longtemps) et je rentre dans celui de la Grajera (la grande roue). De grande roue, il n’y a pas ou plus, mais j’ai plutôt l’impression d’arriver dans une aire d’autoroute (le bruit se fait d’ailleurs entendre à proximité) que sur un parc, à la différence près qu’il y a là une vraie volonté de rendre l’espace vert et propice aux rencontres, à la détente pour les citadins de Logroño. Mercredi, c’est le jour des enfants… en France, et après les avoir croisé à l’école le matin en train de jouer avec leur maîtresse, je ne les revois pas sur cet espace manifestement fait pour eux. J’ai peu étudié l’étape, je sais simplement que le chemin s’élève et je ne suis pas surpris par la pente – modérée – que je rencontre à ce moment-là. Mais je le suis beaucoup plus par la grande étendue d’eau qui s’offre à mes yeux et je suis visiblement en train de gravir un barrage. L’espace est beau, cette petite étape prend alors de la valeur visuelle et sur la digue, je me retrouve en compagnie de pêcheurs et de promeneurs. Je poursuis mon chemin vers le bout de la digue, et je rentre dans le Parque de la Grajera. L’espace est dédié à l’observation des animaux (il y a un bâtiment prévu à cet effet pour observer les oiseaux) et à cet endroit, les animaux ne sont pas du tout farouches. Ils ont manifestement l’habitude de côtoyer des humains. Un bel écureuil pose ainsi aisément pour la photo.

L’espace n’est pas très grand mais se déroule sous mes yeux, heureux de voir que ce chemin, que je craignais assez quelconque comme la veille, prend du relief avant qu’il ne prenne de la hauteur. Je longe désormais le Pantano (le marais), indiquant l’origine du lieu avant que la retenue ne soit construite il y a plus de cent trente ans maintenant (l’actuelle a été inaugurée en 1992). Je sors progressivement de la zone et me retrouve en compagnie de l’autoroute Camino de Santiago (!). Rien que la dénomination m’indique que je vais la longer un bon moment. En réalité, il s’agit de l’autoroute A 12, qui relie Pampelune à Burgos. Toujours sur une montée, large et sèche, j’essaie de me caler sur le bon rythme à adopter pour profiter de cette étape. La vue ne vaut désormais que par l’arrière, avec le réservoir, Logroño en toile de fond et les montagnes environnantes.


La Rioja comme un tableau
Valdelacierva - 17 avril 2024

…laissant place à l’ocre

J’aboutis à un premier rond-point et je visualise désormais le village de Navarrete, avec ses trois mille habitants, juché sur son promontoire. Je n’ai pas forcé l’allure, je suis resté frais dans la montée. Devant moi, je devine la fin de l’étape, et, bien dans les temps pour arriver sur le coup de 13 heures (l’heure d’ouverture annoncée de l’auberge), je décide de me caler sur la vitesse de deux seniors qui marchent apparemment ensemble mais avec quelques dizaines de mètres de distance. Je rattrape le moins véloce, visiblement plus à la peine que son compagnon de marche, le regarde avec tendresse et le salue. Après quelques dizaines de mètres, je rattrape cette fois le plus rapide, et procède de même. J’ai un regard pour le chantier autoroutier en cours, et je le trouve même beau ! Nous sommes désormais sur la nationale 120, qui démarre juste là sur cet échangeur en construction, et se dirige elle aussi vers Burgos, tout comme les pèlerins… Nous sommes aussi à proximité de l’autoroute A 68, qui elle se dirige (ou vient) de Saragosse. Mais tout le bruit de ce trafic se perd dans l’espace, et le panorama qui s’ouvre sous nos yeux est désormais bien large.

J’accompagne un temps les deux personnes âgées, et finit par leur passer devant, toujours sans forcer, dans les vignes qui mènent au pied de Navarrete. Nous passons sous l’A 68 et quelques hectomètres plus loin, je rentre seul dans Navarrete par le Paseo de la Orden (la Promenade de l’Ordre). J’avais vu la façade de l’auberge lors de ma réservation sur Booking et je sais seulement qu’elle se trouve à l’entrée de la petite ville. Je la repère aisément dès l’entrée, sur ma gauche.

La vie à l’auberge : J’arrive précisément à 12 h 52. Je sens que l’étape a été courte et à cette heure-là, personne n’attend à l’entrée. Il y a une petite table à l’accueil, façon salon de jardin. Je m’y arrête un moment, pour me désaltérer. Il est trop tôt pour manger quoi que ce soit pour moi, d’autant plus que mon petit-déjeuner a été assez tardif. Je n’attends pour autant que quelques minutes et j’entends « Come » (« Venez »). Je ne savais pas que la réception était ouverte.

Le réceptionniste m’accueille aimablement. Il m’apprend que le règlement n’a pas été effectué, et comme je voyage toujours avec (un peu) d’argent en espèces, je règle la nuit à seulement 10,70 €. A l’accent, je reconnais rapidement l’italien et l’indique à mon hôte. Ceci a don de le désarçonner (ah, il a perdu à mon jeu préféré à l’étranger), il m’indique alors qu’il est très fier d’être italien (ce qui provoque le même effet chez moi) ! Ah non, pas ça, mais aujourd’hui, pas maintenant 😊. Il me présente le menu à 15 € mais… Navarrete tombe mal dans mon programme pour dîner à l’auberge et puis, sur ce village intermédiaire, avec qui ? N’ayant pas encore pris ma décision définitivement (mon objectif est de trouver un supermarché), je ne fais qu’écouter… Marco. C’est aussi celui qui cuisine et il est là en compagnie de sa sœur Pamela, dont je découvre le visage et que je ne reverrrai plus. Marco me demande de laisser bâtons et chaussures en bas, comme souvent, et m’indique ma chambre sans signifier de lit. L’auberge est vide, je suis seul. Elle est vaste et surtout, dispose de douches « profondes » et je vais rapidement utiliser l’une d’elles. Je ne me rends même pas compte sur le moment que je suis chez les femmes ! J’ai tout l’espace à ma disposition et je n’ai pas encore connu cette sensation. J’en profite pour laver le linge donc et réserver une nuit à l’auberge de Santo Domingo de la Calzada, lieu qui ne propose pas de multiples choix.

Un peu plus tard, arrive Tomas, un Allemand dans la quarantaine et Marco lui indique la même chambre que moi. Tomas effectue aussi le chemin seul et il a la particularité de ne dormir que dans les auberges intermédiaires. Il vient donc de Viana (avant Logroño) et n’apprécie pas les grandes villes. Il est sur une moyenne de 30 kilomètres par jour et si ma mémoire est bonne, il partira le lendemain pour Azofra.

Un peu plus tard, je trouve le supermarché et la banque que je recherche. Je ne parviens pas à trouver celle où je ne devrais pas débourser une commission par retrait alors, je n’ai pas trop le choix. Je repars du supermarché sans sac et, sans doute distrait, je n’ai pas repéré mon chemin à l’aller. Je prends conscience que je me suis trompé de route tout en bas de Navarrete et, quoi qu’il arrive, je vais devoir remonter en sandales de randonnée et chargé de toutes mes provisions dans mes deux mains. J’ai fait un détour de plusieurs centaines de mètres et je ris de moi-même car ce n’est pas la première fois… Je retombe sur la nationale 120 et ses camions, dont les chauffeurs doivent me regarder songeurs. Je finis par revenir sur l’auberge, cette fois en montée, et sur la gauche. Je repère un chemin d’accès, croise de nouveau Marco qui, au vu de mes bras chargés, devine sans doute ma décision pour le soir. Tomas m’avait dit avant de partir qu’il ne dînerait pas là non plus.

J’ai l’impression que Marco est omniprésent en bas. Pourtant, c’est drôle, je ne le reverrai plus non plus. Je n’ai pas envie de le solliciter pour garder des provisions au frais (la salle à manger est vaste, mais c’est lui qui cuisine et le réfrigérateur se trouve dans la cuisine) alors j’inverse ce que j’avais prévu et profite de la petite table et de l’absence de Tomas, parti aussi faire quelques courses, pour manger dans la chambre.

Le matin, au départ, dans la chambre voisine, je verrai le message suivant en espagnol que je traduis ici : « il est formellement interdit de manger dans la chambre, sinon vous serez expulsé ! ».

Lorsque Tomas revient, tous les deux, nous nous interrogeons à la vue de l’immensité des lieux pour un accueil de trois pèlerins (ou l’expression française « deux pèlerins et un tondu »). Le soir s’écoule paisiblement, sans bruit autre que l’arrivée et l’installation – a priori – d’un pèlerin italien et la nuit nous emporte dans notre sommeil. Bizarrement, alors que je me demandais pourquoi Marco avait fait rentrer Tomas dans la même pièce que moi au vu de la si faible affluence (pour la convivialité ? ou plus sûrement pour réduire le temps de ménage), je me sens presque soulagé d’avoir quelqu’un avec moi, pour échanger un peu, pour passer la nuit dans cet endroit étrange, certes fonctionnel à défaut d’être moderne, aux murs ocres passés, lits métalliques dépassés, vastes espaces sanitaires où l’on peut se confondre mais où l’âme semble s’être égarée quelque part… Un autre mystère du Camino sans doute.


De Logroño à Navarrete (Google Earth)


Profil de l'étape : Il s'agit en réalité du premier tronçon de l'étape menant habituellement les pèlerins à Nájera. La sortie de Logroño peut présenter quelques difficultés de repérage, et il ne faut pas s'inquiéter outre mesure de se retrouver dans un parc qui s'étend au fur et à mesure que la ville s'éloigne en arrière. Comme Logroño se trouve sur l'Ebre, le Camino à la sortie de la ville remonte constamment, de manière assez régulière et en pente douce, pour atteindre un plateau à la sortie de La Grajera. Le paysage s'ouvre alors sur Navarrete qui apparaît rapidement. L'étape ne présente pas de difficulté particulière.



Par ici la suite ! 12ème étape : Navarrete - Nájera (17 km)

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