Haut de page

Canada (Québec / Ontario) : Rêvons plus grand (2ème partie)

Suite de l'article...

Montréal

C’est donc sur le site olympique que nous nous sommes rendus pour débuter cette visite de trois jours de la plus grande ville du Québec. Cette ville nous avait paru immense la ville, de nuit, car elle s’étendait déjà vu d’avion à perte de vue. Mais Montréal n’a rien d’écrasant : sa superficie est immense mais sa population, qui varie autour d’un million et demi d’habitants, est très étalée. Ce n’est d’ailleurs pas ce premier jour que nous saisirons vraiment l’âme de la ville ; tout juste du côté « nature » et « sportif ». Nous avons débuté notre parcours olympique par… le biodôme. C’est un bel exemple de réhabilitation d’anciens sites olympiques, à l’heure où d’autres sont livrés à eux-mêmes, après avoir eu leur quinzaine de gloire. Le biodôme, qui nous apparaît très réaliste, nous plonge dans diverses ambiances (milieu tempéré, tropical, désertique et arctique) et nous sourions devant les Québécois en sueur dans le deuxième milieu. Ce sont surtout des familles. Il est vrai que nous avons fui la chaleur caribéenne pour la retrouver ici, combinée à l’humidité. Malgré notre période tropicale, nous apprécions rapidement les autres climax et découvrons les espèces – protégées ou emprisonnées là, c’est selon – et aussi un peu le Québec par transposition. Cela nous donne aussi un avant-goût de la poursuite de notre séjour.

Les stations de métro ne sont pas de première jeunesse, et les moyens de transport n’ont rien de transcendant. Le site olympique a vieilli, mais il est aujourd’hui réutilisé, et pas seulement pour accueillir les réfugiés. Le village olympique fait de béton et le sommet du stade sont le témoin d’une certaine époque faite de splendeur. La cuisine de rue, avec ses food-trucks, est de la partie sur l’esplanade, mais après une journée à découvrir un site vert immense, la fatigue se fait sentir, même si, géographie oblige, nous n’avons pas senti du tout de décalage horaire ! Nous notons le contraste d’espace, mais aussi de propreté, de calme avec Haïti. La Perle des Caraïbes nous a apporté de la chaleur en nombre, mais aussi de la chaleur humaine, qui, du coup, fait un peu défaut au Québec. Et l’été montréalais connaît aussi quelques températures élevées…


Début de la parade avec tous les drapeaux
Montréal - 6 août 2017

Le lendemain n’est pas moins chaud ni ensoleillé. Par chance, nous ne quittons pas le beau temps ! Nous visitons les centres commerciaux souterrains de Montréal, en lieu et place d’un ancien hôtel, et lorsque nous en sortons, nous tombons directement et par surprise sur le défilé de l’amitié interaméricaine ! Ce défilé très haut en couleurs voit se succéder des groupes originaires de tous les pays américains, ou amis, à l’exception du Belize, du Paraguay et de… Haïti. Le contexte était-il trop tendu politiquement ? Les haïtiens ou affiliés ne souhaitaient-ils pas se montrer ? Nous n’en saurons pas davantage. Les danses s’enchaînent en rythme, et il y a même d’autres pays issus d’autres continents qui viennent se joindre à la parade. Les touristes apprécient le spectacle, bon enfant, et multiplient les photographies dans tous les sens pour le bonheur des yeux. Après deux bonnes heures, nous partons à la découverte d’autres quartiers du cœur de Montréal que nous n’avions pas visités, et surtout du fleuve Saint-Laurent, artère majeure s’il en est ! Sa largeur nous stupéfie, même s’il s’élargira encore considérablement les jours suivants vers l’estuaire.
Après une visite du port, le feu d’artifice Loto Québec au-dessus du fleuve est une belle réussite. Nous quittons là la ville, que nous avons découvert sous un autre angle, pour la retrouver encore le lendemain en prenant davantage d'altitude.

Cette fois, nous découvrons Montréal en prenant un peu de hauteur. La visite de l’oratoire et la chorale des Petits Chanteurs, sans doute trop bien réglée et sans fantaisie, ne nous a pas laissé un souvenir impérissable. Non pas qu’il faille douter du talent des choristes, parfaitement préparés ; mais l’émotion transmise était peut-être un peu froide pour l’événement, un peu trop stéréotypée. Malgré tout, le monument, parfaitement entretenu, est assez imposant et mérite un détour. Le Mont Royal, c’est aussi un repaire d’anglophones qui dirigent donc physiquement la ville, avec des villas et des voitures à faire pâlir les célébrités. Les limites avec le monde francophone sont marquées par des panneaux « STOP / ARRÊT » très cocasses. Là, nous ressentons le choc de deux mondes avec celui que nous avons quitté à peine une centaine d’heures auparavant. Tout est impeccable, parfaitement clean, mais sans doute trop lisse : le bruit, la musique, les vendeurs du quotidien, les cris des marchands et des enfants ont complètement disparu de ce décor totalement aseptisé. L’après-midi autour de ce que les Montréalais appellent « La Montagne » (par opposition au fleuve Saint-Laurent, « La Mer ») se passe d’ailleurs très tranquillement. Le Mont Royal présente tout de même quelques pentes significatives, pas assez rudes pour décourager les joggers aguerris. Le Lac des Castors est d’ailleurs le lieu idéal pour la flânerie.

Commentaires