Les couleurs du temps
Cores primarias (Colores primarias), c'est le titre du dernier cours d'arts plastiques pour les enfants de 6° EPO. Non, il ne s'agit pas d'un produit dopant, mais bien de la formation d'Educación Primaria Obligatoria. Entendons-nous par-là l'école primaire. Les jeunes de 10-11 ans avaient pour tâche d'associer des feuilles de papier mâché de jaune, de rouge et de bleu pour voir quelles couleurs ils allaient obtenir... Je suis resté stupéfait toute la semaine par l'extraordinaire calme de tous les professeurs devant tant d'agitation juvénile, quel que soit l'âge des élèves. Il y a bien longtemps que j'aurai monté le ton mais ici ce n'est ni mon rôle, ni ma culture, ni le projet du collège. Je n'irai pas dire que j'en ai vu de toutes les couleurs cette semaine, mais j'ai vu des couleurs primaires, beaucoup de couleurs. Et primaires, parce que je ne suis pas encore allé fouiller plus loin que la surface dans ce SVE.
Avion d'Iberia à l'atterrissage (Aéroport d'Alvedro)
1er novembre 2010
1er novembre 2010
La météo est devenue franchement lunatique, voire versatile. Oh cela ne ressemble pas encore au tableau peint par la professeur de langue galicienne. Le gris ne couvre pas désespérément les Rías Altas. Mais tout de même, le temps a ses humeurs et l'océan se met parfois en rogne. Oh les vagues ressemblent pour le moment à des coups de griffe de petit chaton rebelle, et l'arc-en-ciel qui illuminait hier le ciel corognais a encore souvent l'avantage. La professeur de galicien n'était pas d'humeur lundi. Il faut dire que tous ces professeurs ont aussi vu ce tableau coloré de notes, de 1 à 4, pour émettre une première évaluation sur les chavales. Le castillan est riche de nombreux mots pour décrire les jeunes (joven, chico, mozo, muchacho, chaval) et nous n'avons donc que l'embarras du choix pour les qualifier... Et ce tableau donc ne se résume qu'en une multitude de chiffres bureaucratiques qui alimentent (ou pas) le conseil de classe d'une durée interminable... Les nerfs seraient donc du côté des jeunes, qui n'hésitent pas à imiter toute la semaine une bagarre virile entrevue dans le couloir le lundi. Mais la couleur dominante à Andaina est plutôt le jaune, couleur il est vrai de la façade, mais aussi du soleil qui illumine en permanence leur coeur. Je les sens fondamentalement heureux de vivre et c'est contagieux, fort heureusement.
J'étais parti aussi à la recherche d'autres couleurs aujourd'hui. Quel chemin devais-je emprunter pour ne pas me retrouver sous le gris du ciel ? Saint-Jacques-de-Compostelle rayonne comme un phare sur la région, bien qu'il n'y ait pas l'océan, privilège de La Corogne. La météo était cependant trop incertaine ce matin et j'ai préféré donc remettre à un peu plus tard la visite du joyau. Le court pèlerinage ferroviaire attendra un peu, au moins la visite papale. Avant d'effectuer plus tard le vrai pèlerinage pédestre... J'ai choisi d'être plus modeste, et d'apprécier une nouvelle fois les environs. Depuis l'arrivée, le passage des avions au-dessus de ma tête m'intrigue et j'ai pu me projeter sur l'aéroport, proche et accessible (à la différence de Séville). Dans la montée vers le site, je me suis retourné et j'ai aperçu dans la grisaille une lumière blanche que je n'avais pas encore vu. Elle a peu à peu grandi jusqu'à sortir de la brume, se révélant être celle du train d'atterrissage d'un bel avion. J'ai simplement eu le temps d'entendre les bruits des réacteurs et d'immortaliser la scène par un cliché. Je préfère vraiment être dessous que dedans ! J'ai fait plusieurs cauchemars.
Le bel oiseau va et vire si vite... Peu après, de retour au bourg... d'O Burgo, j'ai voulu immortaliser un autre évènement par une vidéo : le passage du train de La Corogne à Ferrol. Là j'ai compris pourquoi le voyage aller avait duré 28 heures. Le monde ne va pas du tout à la même vitesse... Le train Renfe Media Distancia roule à la vitesse d'un canard dans les parcs de la ville. On ne poursuit pas les mêmes objectifs : il s'agit de prendre le temps. D'apprécier les couleurs qui nous entourent.
Passage du train La Corogne - Ferrol à Fonte Culler
1er novembre 2010
Par ici la suite ! Laisser le charme agir (6 novembre 2010)


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