Sur la route de Compostelle - France / Espagne à pied (2024) - Retour en France (1ère partie)
Au réveil, en ce 26 avril, je n’ai pas de préoccupation particulière. La nuit a été froide, peut-être et surtout pour Troy et, au vu du temps à l’extérieur identique à la veille, je me demande si je vais pouvoir rester un peu dans l’auberge. Je laisse partir les pèlerins, qui ne demandent pas leur reste, vers Carrión de los Condes, ce qui devrait être le point de chute de mon quatrième épisode vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Néanmoins, dans une auberge municipale qui plus est, je me doute qu’il ne faut pas trop tarder. Alors, je vais prendre mon petit-déjeuner sur la table du bas, peu soucieux de l’environnement immédiat, mais je me dois tout de même de ne pas trop traîner dans le rangement de mes affaires à l’étage.
Il y a là un homme qui prend un soin méticuleux à tout ranger. Est-ce un pèlerin soucieux de tout laisser en ordre impeccable derrière lui ? Non, il n’y a pas de sens à ce qu’un pèlerin effectue un tel ménage. C’est donc un employé, et au vu de la vitesse où il avance dans la chambre d’à côté, il ne fait pas le moindre doute qu’il va bientôt passer à la mienne. Il y a des énergies qui se ressentent, et celle-ci me renvoie vers l’extérieur. Une fois prêt, après avoir effectué une dernière fois les vérifications d’usage, je me dirige vers le hall. Un groupe de pèlerins espagnols retraités attend là le feu vert d’un de leurs membres pour quitter les lieux. Ils doivent s’assurer que la compagnie de transport va bien récupérer leurs bagages pour l’étape suivante.
La distorsion du temps
Vers 8 heures du matin, il n’y a plus personne, seulement le bruit d’un aspirateur. Je me demande combien de temps encore je vais pouvoir profiter de l’ambiance douillette des lieux, là où la cheminée a tourné la veille au soir, là où les pèlerins se sont assis. Pour moi, c’est un drôle de moment. A partir de là, je ressens une impression étrange. Pendant dix-neuf jours d’affilée, j’étais dans le même mouvement collectif, celui qui m’avait conduit peu ou prou vers le sud-ouest tout d’abord, puis vers l’ouest, une sorte de conquête de l’ouest des temps modernes et pourtant plus ancienne que la dénommée. Je devais prendre le chemin contraire. En France, je n’avais pas ressenti cette sensation aussi fort, tout d’abord parce que nous étions deux et engagés globalement sur un autre chemin, ensuite parce qu’il y avait peu de monde dans les auberges lorsque nous les réservions. Là, je me retrouve tout d’un coup déconnecté d’un monde et pas encore reconnecté à l’autre.
Il était 8 h 15. Le bruit de l’aspirateur se rapproche, l’énergie du grand dégagement aussi. Je n’ai pas encore adressé la parole à M. Ménage, juste échangé un ou deux regards, qui masquent son intention. Avant qu’il n’arrive, j’ai déjà préparé mes affaires. Désormais, je suis un intrus dans la maison. Je le sens. Mais M. Ménage, qui a peut-être la soixantaine, un visage d’un autre temps, montre le sien avant que je ne puisse partir. Il dit simplement en espagnol « Ferme bien la porte extérieure quand tu sors ! » en rajoutant pour finir un « Close ! » d’un ton plutôt agressif, comme si je n’ai pas compris. Il n’y a pas besoin de comprendre, le langage non verbal traduit ses mots. En clair, il ne veut plus personne sur site et travailler en paix. Je sais que je n’allais pas faire demi-tour si j’ai oublié une brosse à dents, je sais aussi que je ne reviendrai pas là pour débuter mon quatrième épisode.
J’ai quasiment quatre heures devant moi, dans un village de moins de 1 000 habitants, avec moins de 10°C et un soleil qui ne se montrera pas de la journée. Le train passe là à 12 h 09, et il ne faut pas le rater. Je n’ai pas beaucoup d’options :
- me rendre à un café, mais, déguisé en pèlerin et tout seul, je ne veux pas forcément raconter une expérience qui s’interrompt là
- me rendre à la gare, en espérant qu’il y ait une salle d’attente ouverte pour lire le « Miam Miam Dodo », seul ouvrage que j’ai emporté
- emprunter le chemin, sachant qu’il n’y a pas de logique à le faire à ce moment-là
Je choisis la seconde option et me rends donc à la gare. Je fais un peu le tour du village, repère un chemin d’accès différent (enfin je le crois) que celui de la veille et me dirige vers la gare par le sud-ouest. Après quelques centaines de mètres, et me rapprochant de la sortie de Frómista dans un no man’s land, je suis interpellé par une Espagnole. Cet appel ressemble à celui du Coréen à la sortie de Logroño. Mais cette fois, je suis dans l’erreur. J’aurai largement eu le temps de m’en rendre compte.
Cette dame m’indique la direction du chemin de Compostelle, en toute logique, et je prends la mauvaise direction pour le suivre. Je lui explique aussitôt que je pars en train, et elle me fait signe que ce n’est pas la bonne voie à suivre non plus. Je la remercie, consulte davantage le plan, et comprends qu’il n’y a qu’une seule route d’accès à la gare. Je la rejoins une dizaine de minutes plus tard. Il est un peu moins de 9 heures du matin, il y a bien une salle d’attente fermée (!), et personne à l’horizon. ☹
Le temps va être long. Je fais quelques étirements, plutôt pour éviter que mon corps ne s’ankylose. J’essaie de sortir le livre, mais si la température n’est pas trop basse, la brise froide empêche toute lecture sereine. Deux techniciens arrivent et s’affairent à quelques dizaines de mètres sur un transformateur, avant de s’arrêter et de converser un long moment. Je vois un écran à proximité en marche, et je m’attends à trouver un distributeur de billets. Je suis curieux de savoir si le Trenhotel La Corogne – Barcelone existe toujours, et s’il me serait utile dans un futur pas si lointain. Au moment où je touche l’écran qui est en veille, une opératrice apparaît immédiatement. Je ne me rappelle plus comment, mais je coupe court à la conversation qui n’avait pas encore débuté et, plus attentif à la machine, je comprends qu’ici rien ne se réserve sur un clavier tactile, mais bien par un opérateur à distance !
Pour pallier au froid, je n’ai pas d’autre choix que de reprendre mon sac et de me réchauffer en marchant dans les environs, vers l’église tout d’abord, vers le Canal de Castille. Les « nouveaux » pèlerins ne devraient pas encore en être là dans leur étape, et j’aurai un peu de tranquillité pendant quelques minutes. Je finis invariablement par revenir au point de départ. Vers 10 heures, tout s’accélère. Je n’attendrai plus vraiment mon train et le temps va s’inverser. Un duo d’allemands qui est sur le Camino arrive à vélo. Ils ont la trentaine. Ils s’affairent sur la machine et attendent visiblement le même train. Je les laisse là, décide d’aller prendre quelques photos du Canal en guise de souvenir mais je croise déjà des pèlerins. Il est possible qu’ils aient dormi à Boadilla del Camino, ou qu’ils soient partis encore plutôt d’Itero de la Vega, échappant ainsi aux lieux de couchage habituels.
Le canal de Castille
Frómista - 26 avril 2024
Un pèlerin canadien m’arrête et souhaite lui aussi un souvenir de lui devant le Canal de Castille. De mon côté, de manière générale, je ne tiens pas particulièrement à me faire prendre en photo sur des poses « non naturelles ». Je l’ai fait lorsque les pèlerins me l’ont proposé. Alors que des gouttes se mettent à tomber, le Canadien prend la pose. Jusqu’à la photo, nous avons échangé brièvement en anglais, juste pour comprendre quelle prise il souhaitait. Mais en fait… il est Québécois, alors nous rangeons l’anglais de côté et ressortons notre langue de Molière. Juste l’espace d’un instant, car je l’informe que j’attends le train et que mon chemin s’arrête ici. Il est visiblement déçu et aurait bien fait un bout de Camino avec moi. Je rentre à la gare heureux d’avoir croisé des pèlerins. Je retrouve les deux allemands et il y a là aussi une Américaine, qui prend le train pour Madrid, avant de rentrer ensuite aux Etats-Unis, et une autre personne. Curieux, le petit groupe veut savoir ce que les annonces signifient, alors je leur traduis. En réalité, l’un des deux Allemands s’est blessé à vélo et doit se rendre à l’hôpital, et dans la conversation, j’apprends que c’est en réalité un immigré Irakien qui a grandi en Allemagne, tout en ayant voyagé aux Etats-Unis. Il n’a pas son billet et je lui indique alors qu’il peut se rapprocher de l’opératrice, car il est annoncé qu’il est possible de lui parler en anglais. Il exécute l’opération et en parlant de billet, je me rends compte que je vais préparer le mien, car le train arrive dans une demi-heure.
Voilà ma préoccupation matinale. Les billets achetés sur le site Internet de la SNCF pour un train étranger ne ressortent pas en ligne. Vous avez simplement la confirmation de la réservation. En France, un contrôleur peut vous mettre une amende pour défaut de présentation du titre de transport, ce que j’ai déjà vu, malgré une réservation nominative pour le bon train et à la bonne heure. Il vous faut ensuite vous rendre sur le même site Internet pour déposer une réclamation avec le bon titre de transport pour vous faire rembourser. Je sais par expérience que les contrôleurs espagnols sont certes courtois mais pointilleux et j’ai toujours été contrôlé dans tous les trains que j’ai pris en Espagne, et j’en ai pris des dizaines. Alors je cherche une solution dans l’application Sncf Connect, sans la trouver. Je retourne vers l’opératrice et lui explique la situation, mais celle-ci ne retrouve pas mon numéro de référence car visiblement, la SNCF et la Renfe (société des chemins de fer en Espagne) fonctionnent différemment. Je sais que je ne retrouverai pas mon billet, ni celui des deux trains suivant jusqu’à Saint-Sébastien, et que je devrai l’expliquer au contrôleur. Je tente de convertir la langue à l’espagnol sur l’application, mais celle-ci reste en français. Le train arrive, et je monte donc à l’intérieur un peu inquiet.
Le train est quelconque et n’a pas de place nominative. C’est l’équivalent d’un TER. Comme je le pensais, le contrôleur passe à peine quelques minutes plus tard. Je lui explique ma situation, il la comprend, et dispose d’un deuxième écran de contrôle où il peut retrouver ma réservation. Sa seule demande est de savoir si j’ai bien réservé ma place pour le bon jour, ce que je lui explique portable en main. Il me localise, pas à la bonne place, mais me fait signe de m’asseoir car il n’y aura pas d’autre passager là jusqu’à mon premier arrêt, une demi-heure plus tard, à Palencia. Je soupire, mais je sais qu’il va falloir que je renouvelle l’explication deux fois plus tard.
Une reconnexion particulière
Mon esprit se relâche. Je redeviens un simple voyageur à bagages. J’observe la vitesse à laquelle je me déplace désormais, qui n’a aucune mesure avec celle avec laquelle je me suis déplacé depuis Saint-Palais, trois cent quatre-vingt-sept kilomètres plus au nord-est. De pèlerin, il n’y aura plus, au moins jusqu’à la prochaine fois. Porter la coquille maintenant n’a plus de sens, encore moins sur un trajet retour. J’arrive à Palencia, une ville importante, d’une taille que je n’avais pas vue depuis Burgos. Le train me dépose au centre-ville, je suis étonné de me retrouver là, au milieu de la vie citadine. J’ai une heure et demie d’attente, un téléphone à recharger (surtout pour pouvoir expliquer mon trajet au prochain contrôleur), j’ai un peu faim et le besoin irrépressible de marcher de nouveau et de profiter d’une correspondance assez longue pour visiter un peu. Je vais tenter de concilier les trois besoins.
Je marche un bon kilomètre dans le centre de Palencia, qui n’est pas vilain du tout, avant de revenir à la gare. Je me contente du distributeur de nourriture local (dans une ville d’environ 80 000 habitants, il y a quelques services) d’autant plus qu’à Vitoria, ma prochaine correspondance, je ne disposerai que de seize minutes, et qu’à Saint-Sébastien je devrai me rendre immédiatement à l’auberge. Une dame approche et transporte sa maman en fauteuil roulant, visiblement d’un certain âge. Elle la confie à un vigile, le temps d’effectuer quelques courses, et celui-ci ne va pas lâcher le fauteuil du regard pendant une bonne demi-heure. Un autre employé de la Renfe s’approche, renseigne les voyageurs, et me demande si je peux montrer mon billet. Je lui explique que j’ai laissé le téléphone en charge et que je le lui montrerai dès qu’il sera chargé. Mais dans mon esprit il y a là une occasion idéale de me débarrasser du problème, puisque peut-être pourrais-je sortir mon billet physiquement avec cet employé. 5 % plus tard, je lui explique donc à la situation, avant d’en revenir au même constat : il n’est pas possible d’éditer un billet SNCF émis de l’étranger pour un trajet à l’étranger. En réalité, il s’agit là d’une sorte de contrôle préventif : comme pour le TGV en France dans les grandes gares, l’accès est vérifié avant de monter dans le train. Cela n’est pas le cas pour mon train, mais avec l’œil de cet employé, le contrôle a déjà été effectué.
Je pars donc pour Vitoria à 250 km / h dans un train un peu plus confortable que le précédent, avec un service de lecture proposé à l’intérieur. Le paysage défile, me faire revenir tout d’abord à Burgos, en me laissant dans la capitale basque donc pour seize minutes en fin d’après-midi. Je reprends là un autre train plus « régional », plus modeste donc, qui sent plus le mazout comme ceux que je prenais jadis de La Corogne à Ferrol et plus lent aussi, pour joindre Vitoria à Saint-Sébastien.
Le fleuve Urumea à Saint-Sébastien
26 avril 2024
C’est la première fois que je traverse vraiment le Pays Basque espagnol, où les chemins de Compostelle sont aussi variés et peu empruntés, et je découvre un beau paysage montagneux, sauvage, mais fortement et anciennement industrialisé aussi. Cette impression se renforce jusqu’à quelques kilomètres de l’arrivée, mais je ne verrai pas l’océan pour autant ce soir-là, seulement furtivement le lendemain dans le TGV à Saint-Jean-de-Luz. Après un trajet aussi long que le précédent, mais deux fois moins rapide, j’arrive à Saint-Sébastien. Les trains étaient bien remplis, et la ville basque l’est tout autant. Mais je n’ai pas le temps de la visiter, et je ne rendrai donc pas, à regret pour cette fois, sur la fameuse baie de la Concha (coquille), surtout en tant que pèlerin ! La ville est d’autant plus animée que nous sommes samedi soir et qu’en plus, à la vue des écharpes couleurs violet/blanc, je sais que c’est soir de match pour l’équipe de football locale, à savoir la Real Sociedad (et en plus, ce que je vais découvrir un peu plus tard, c’est que c’est contre le Real Madrid).
La vie à l’auberge : J’aurai pu réserver une nuitée dans un hôtel d’Hendaye, puisque sur ce trajet, je pouvais remonter jusque-là. Mais l’heure aurait été tardive et j’aurai dû débourser vingt euros de plus. Alors, j’ai choisi de m’arrêter à l’auberge Balea Hostel, pour 25 euros, ce qui est élevé en comparaison des prix pratiqués jusque-là, mais pas autant compte tenu du fait que je suis dans une ville plutôt touristique. Pour m’y rendre, je me reconvertis quelques dizaines de minutes en pèlerin, pour un peu moins de deux kilomètres. Je remonte la ville par le centre en direction du nord-est, et, arrivé à un point haut, je devine la vallée du fleuve Urumea, cours d’eau que je dois suivre pour retrouver l’auberge.
En commençant ma descente, je suis interpellé par une dame qui a peut-être dix ou quinze ans de plus que moi et qui a vu la coquille Saint-Jacques. Elle m’explique qu’elle aimerait terminer le chemin de Compostelle qu’elle a entamé précédemment, mais qu’il lui manque un tronçon intermédiaire. Je connais assez précisément ma route, mais elle tient tout de même à m’indiquer la bonne direction, même si elle ne connaît pas l’auberge. Le seul point qui pourrait poser problème est la présence d’un échangeur routier, et le GPS indique qu’il faut simplement que je le traverse. Je ne vois pas d’objection à poursuivre, et je sens par contre que mon interlocutrice ne veut pas me lâcher sans que je sois sûr d’avoir pris la bonne direction. Je ressens aussi qu’elle ne veut pas me lâcher trop tôt non plus, peut-être pour d’autres raisons, simplement peut-être le besoin de parler quelques minutes de plus. Dans ma vie assez solitaire, je sais ce que c’est à l’inverse pour quelqu’un qui vit sur place et une personne originale qui passe peut vous apporter une sorte de voyage par procuration.
Je passe donc sous l’échangeur et poursuit mon chemin dans la bonne direction. Il ne me reste plus qu’à trouver l’auberge qui doit se trouver dans quelques centaines de mètres. Mais, alors que je quitte progressivement la ville, du moins son tissu dense, pour me retrouver dans les faubourgs et que le soir avance, je ne trouve pas trace de mon hébergement du soir. Il est 19 h 20 et la réception est ouverte jusqu’à 20 heures. Je dois alors ressortir le GPS, me laisser guider presque jusqu’aux derniers mètres, pour la découvrir. Elle est là, improbable, au rez-de-chaussée d’un immeuble d’habitation à la façade ocre, des plus banals. Il y a un chemin d’accès et une grande baie vitrée.
Je suis reçu probablement par un Portugais, un peu plus jeune que moi, dont l’accueil est volontairement chaleureux. Il s’agit visiblement d’une auberge de jeunesse où la jeunesse semble parfois dater (un peu) vu le visage de certains de ses occupants. En tout cas, il n’y a visiblement pas là de pèlerins et je sais que, de fait, je devrais être davantage sur mes gardes car les motivations des uns et des autres ne sont pas toutes portées vers l’ouest, si tant est qu’ils n’y soient pas déjà. Je m’installe dans une ambiance complètement neutre et assez individualiste et je dispose d’une couchette superposée, dans une chambre toute en longueur, et aux lits en bois. Je prends mon repas (ah, cette boîte de conserve tirée du sac) et dans cet univers étrange où chacun ne s’occupe que de soi, je prépare rapidement mon sac pour le lendemain matin, de telle manière à, comme dans toutes les auberges où la chambre était importante, sortir très vite peu après le réveil. J’aurai bien envie bien sûr de découvrir la ville, mais j’ai un TGV à prendre le lendemain matin à Hendaye et je dois aller chercher un autre train jusque-là.
Alors que je m’installe sur le lit et va pour aménager la taie d’oreiller et le drap housse jetable fourni comme souvent à l’accueil, un jeune homme me demande si j’ai besoin d’aide. Je le remercie poliment et je lui dis que non, mais au vu de mes difficultés à redescendre avec souplesse (je fais trembler toute la structure), il m’aide généreusement à m’installer. En réalité, je ne vois son aide que comme un prétexte à discussion, si ce n’est que ce jeune homme, au visage d’étudiant, met tout son cœur à m’aider à préparer mon lit alors qu’il ne me connaît que depuis deux minutes à peine ! Par respect pour lui et pour sa situation, je ne peux en dire plus dans ces lignes. Mais il mérite que j’aie ce jour une pensée pour lui et je lui souhaite bonne chance pour sa vie personnelle et professionnelle. Comme je lui précise que je quitterai les lieux demain matin très tôt, nous nous saluons et en restons là. Je peux m’endormir en me disant que c’est une dernière nuit en Espagne, et mon inconscient peut m’emporter encore une nuit loin des ronflements (et des miens 😊).




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