Réviser ses classiques
Tout va si vite. Nous venons nous aussi de changer d'heure et de passer à l'heure d'été, ce qui n'a pas fini de détraquer un rythme de fou. Je n'ai guère vu le temps passer depuis le retour du voyage portugais et pourtant, je n'ai fait que réviser mes classiques. Lorsque l'on est entouré de près de deux cents personnes pendant toute la semaine, il n'y a évidemment pas de quoi s'ennuyer. Pas de quoi souffler non plus pendant ce week-end le plus court de l'année, avec l'accumulation de kilomètres hier à Ourense.
Un rythme de feu.
Les élèves comme les professeurs du Collège Andaina donnent leur pleine mesure. Je suis encore tout surpris de constater que tous ces gens disposent d'une source d'énergie inépuisable, lorsque je compare le rythme proposé au nôtre, en France. Chez nous, les vacances scolaires dictent un rythme savamment calculé et permettent aux élèves et aux professeurs de souffler assez régulièrement. Lorsque j'étais animateur en accueil de loisirs sans hébergement (entendez par-là centres de loisirs ou centres aérés), je travaillais pendant ces deux périodes, laissant donc complètement de côté les études pour une ou deux semaines. Ici, il n'y a pas de répit. Le Carnaval est bien trop court et l'objet soit de déguisements soit de courts séjours dans les Pyrénées françaises ou espagnoles, pour les plus fortunés. La Semana Santa (Semaine Sainte) arrive très prochainement. Encore l'occasion de faire des folies, avant les Lettres galiciennes en mai. Au total, il n'y a pas beaucoup de plages de repos.
Que dirait la pauvre professeur d'Education Physique, que je vais rejoindre à nouveau demain pour deux heures supplémentaires dans la semaine (reprenant ainsi l'horaire de septembre à janvier dernier) ? Elle s'occupe de dix classes, soit dix programmes différents, et environ deux cents cinquante élèves, qu'il faut donc éduquer mais aussi évaluer, avec deux pages chacun à remettre à la fameuse tutora. Chaque trimestre, elle écrit donc l'équivalent de deux thèses de troisième cycle universitaire, sans compter qu'elle doit en plus suivre son entraînement de volleyball (elle dispute des compétitions dans toute l'Espagne) et participer aux activités extrascolaires (piscine et tennis). Elle avoue ne pas trouver le temps et j'ai la bonne idée en plus de lui proposer des idées d'ateliers et d'activités, qui proviennent du milieu de l'animation... en français ! C'est alors un supplice à traduire, mais les élèves de 1° ESO vont s'y coller mercredi prochain en l'absence de la professeur de français. Je vois déjà les mines renfrognées car il faut bien l'avouer, les élèves qui ont un réel goût pour la langue que j'utilise en ce moment même à l'écrit se comptent sur les doigts d'une main...
L'animation socio-culturelle, un domaine privé ?
A propos d'animation, j'ai pu me renseigner un petit peu plus sur ce qui se fait dans ce domaine en Espagne. Le thème est forcément jeune et les ressources françaises dont nous disposons ont agréablement surpris la professeur d'Education Physique, qui pense qu'il n'existe pas d'équivalent. Les structures françaises de l'animation socioculturelle sont nombreuses et ont une histoire solide, beaucoup plus qu'en Espagne où j'ai la ferme sensation que le secteur privé s'est accaparé de l'affaire, surtout dans les grandes villes. Les hôtels luxueux sont nombreux, surtout sur les îles et les plages méditerranéennes, et les recrutements sont très importants, d'autant plus si l'on est jeune (entre vingt et trente ans) et que l'on pratique l'anglais, l'allemand et le néerlandais. J'ai découvert que le C.D.I.E (Centre d'Initiation à l'Environnement) du Béarn faisait passer gratuitement le diplôme de monitor de tiempo libre (équivalent espagnol du B.A.F.A.). Dans l'hypothèse possible d'une installation future dans la capitale espagnole (septembre 2012 ?), cette information est toujours intéressante à prendre... d'autant qu'elle concerne le public comme le privé. Affaire à suivre.
L'endurance du lézard soumise à rude épreuve.
Anxo, 3° ESO, était donc paisiblement allongé en compagnie de ses camarades de classe dans l'herbe du patio d'Andaina. Le professeur de Ciencias Sociais (Histoire, Géographie et Citoyenneté) a donc qualifié cet ensemble d'adolescents couchés de lagartos (lézards). Et à 14 h 15, à l'heure où le football bat encore son plein sur ce même patio, les jeunes sont invités à remonter les deux étages du collège. Je participe bien sûr en français à cette remobilisation collective de ces reptiles prenant le bain de soleil.
Lors du Cours d'Education Physique, ces deux dernières semaines, m'est revenu un autre grand classique auquel je n'ai pourtant pas participé. A vingt-neuf ans, je suis pourtant en pleine force de l'âge mais j'ai besoin de désormais d'un peu de temps pour mettre en route le moteur... Inutile de dire que je ne suis plus tout à fait apte au terrible et détesté Test de Cooper que je pratiquais déjà en 1994, au Collège Notre-Dame de Valbenoîte à Saint-Etienne. C'est un exercice d'endurance où j'excellais, en toute modestie, parvenant alors à contrecarrer le champion de France académique de... 110 m haies, nommé Pierre (j'ai oublié l'apellido alias le nom de famille). Ce n'est pas sorcier, comme dirait Jami. Douze minutes de course autour du même patio, et un maximum de tours à effectuer au pas de course... soit quinze minimum pour valider la matière. Julio, le petit équatorien de 1° ESO a déjà abandonné un exercice que domine le jeune vénézuélien Enrique, alias Pocho. Toutes les classes y ont droit, y compris les 2° ESO à 8 h 30 mardi dernier, juste avant... un examen oral de français et une demi-heure de pratique intensive avec moi ! Nous sommes si cruels.
Tour d'Europe.
Dans la famille classique, et qui m'attend encore demain matin soit dans seulement dix heures (!), la présentation de l'Union Européenne aux élèves de 6° EPO. La pimpante et dynamique tutora de cette classe d'hyperactifs m'a confié la tâche. Voilà encore un thème que j'ai travaillé en 1994 (!) et dont je suis chargé désormais. J'ai consacré dix heures la semaine dernière à la préparation de l'atelier, en veillant à ne pas dire de bêtises sur l'Espagne et donc en préparant soigneusement la vignette consacrée. Pour le thème, j'avais eu l'idée de construire des cromos (petit billet représentant un pays, comme une vignette Panini de Cristiano Ronaldo ou de Messi, dont les jeunes raffolent) et d'en distribuer un à chaque élève. De manière chronologique, j'ai énoncé les pays entrant dans l'Union Européenne, soit vingt-sept. A l'énoncé du pays, l'élève concerné devait le présenter, se repérer sur la carte de l'Europe présente dans la classe, et se positionner au coeur de la classe au milieu de ses camarades, en représentant le pays d'un point de vue "géographique". L'exercice a duré assez longtemps, un peu trop pour le petit Guille désespéré avec le drapeau bulgare dans les mains : la Bulgarie est avec la Roumanie la dernière entrée dans l'Union Européenne. J'utiliserai ce temps d'attente et cette frustration demain pour essayer de comprendre ce qui se passe à l'échelle européenne, lorsqu'un Etat est candidat.
La Cartulina "Une année en France" - 1°ESO (Colegio Concertado Andaina) - 25 mars 2011
A propos de galicien, avait lieu le 15 mars la journée des Xogos Populares e Tradicionais (Jeux populaires et traditionnels). Le thème avait été préparé en partie par les élèves, en partie par la professeur d'éducation physique mais c'est un intervenant extérieur qui est venu occuper le désormais fameux patio l'espace d'un vendredi après-midi. Il y avait en tout une bonne dizaine de jeux à destination des élèves d'école primaire. Il y eut de tout, et surtout des jeux d'adresse, faits essentiellement de bois. Sans compter le bon vieux tirer à la corde entre deux équipes, la marelle et le sauter de corde collectif. Dans l'ensemble, à quelques détails près, je n'ai pas relevé de curiosité notable par rapport aux jeux français. L'occasion de repasser ses classiques avec chaque enseignant en charge d'un petit groupe de dix jeunes (cent personnes donc au maximum sur le terrain). Ces petits détails sont à l'image des différences culturelles entre la France et la Galice : elles sont certes perceptibles, mais ne viennent nullement perturber le quotidien, finalement très européen dans l'âme... Avec quatre stagiaires galiciens, un volontaire français, (moi, succédant à un volontaire turc, et donc le deuxième à effectuer le SVE dans ces conditions) une volontaire anglaise, une professeur d'anglais allemande et le passage cette semaine d'une étudiante en Français Langue Etrangère (FLE) belge francophone, le collège Andaina avait des allures d'Europe.
Ourense, sur la route de la France.
D'Europe, il était encore question hier vers Ourense, pour cette première échappée depuis le très beau périple lusitanien. Je m'explique. Après un lever à 6 h 30 et une bonne heure de marche pour rejoindre la gare de San Cristobal (les bus sont peu fréquents le week-end, surtout lors de la madrugada... période de bonne heure : révisez vos classiques !), je suis monté dans le train à destination d'Hendaye. Ce train Arco (sorte de corail longue distance) qui quitte tous les jours La Corogne à 8 h 48 est le seul à relier directement la Galice à la France et passe par Ourense. Autant dire qu'il ne faut pas le rater. Compte tenu de sa relative lenteur, il me serait donc impossible de rallier ma ville natale, Saint-Etienne, sans faire d'escale à l'hôtel et ceci a donc poussé la Fondation Paideia à me faire choisir de passer par Barcelone pour le trajet aller-retour du SVE. Il n'y a rien de défini encore pour le 15 juin, date officielle de mon retour en France et de la fin de mon projet galicien.
Il était 8 h 48 donc et il n'y avait presque personne dans cette voiture n°2 mais l'arrêt à Saint-Jacques de Compostelle a contribué à compléter allègrement le train. C'est alors que je repris involontairement le jeu de me faire passer pour un espagnol auprès des non autochtones. Mes voisins étaient de jeunes blonds qui parlaient anglais entre eux, ce qui me fit penser qu'ils étaient étudiants Erasmus à Saint-Jacques. La capitale de la Galice compte quarante mille étudiants, ce qui contribue fortement à la dynamiser. Outre l'odeur de tabac froid, je reconnus immédiatement aux premiers échanges que nos têtes blondes n'étaient pas ibériques. Le ton hésitant, la lenteur d'élocution sont traîtres. Ils étaient aussi ivres de fatigue (peut-être la conséquence d'une nuit blanche compostellane) et n'étaient pas de la même nationalité, puisque le jeune homme à mes côtés ouvrit un guide touristique Michelin écrit en néerlandais. Au sujet de Saint-Jacques, j'ai compris que Compostelle venait de campo et de stellae, ce qui signifie champ d'étoiles... Pas étonnant donc de trouver beaucoup d'estudiantins enlacés dans les prés jusqu'à la nuit tombée.
Ourense est une ville de cent huit mille habitants, au coeur de la Galice du Sud, près du Portugal. Je bouclais ainsi hier la dernière visite des villes galiciennes. De ce court périple, seule la pluie, parfois intense, était à regretter. Le trajet entre Saint-Jacques et Ourense est sinueux sans être montagneux. Le relief se tord, un peu. De nombreux viaducs apparaissent sans que le train ne les emprunte : il s'agit du futur tracé de l'AVE, qui reliera dans quelques années (enfin) Madrid à la Galice. Cela se fera progressivement, par tronçons.
Le temps n'était donc pas de la partie (Cf. photos sur Facebook) et la couleur grise de nombreux bâtiments n'arrangeait donc pas la beauté du paysage et d'une ville désertée, comme Ferrol, le samedi après-midi. C'est un fait, à l'exception des grandes capitales, les tardes sont franchement calmes en Espagne. Des sept villes (La Corogne, Saint-Jacques-de-Compostelle, Vigo, Ferrol, Pontevedra, Lugo et Ourense), cette cité la plus proche de Madrid n'est pas la moins belle, et possède certaines similitudes avec Pontevedra, par la taille, par le relief environnant (quatre cents mètres d'altitude environ), par la qualité de son centre historique, homogène, et par la présence d'un cours d'eau puissant. Le Miño sépare la Galice (et donc l'Espagne) du nord du Portugal, plus en aval et a donné son nom à la plus septentrionale des provinces lusitaniennes.
La pluie m'a donc empêché de profiter des thermes gratuites, et donc de la chaleur des eaux, que j'affectionne. Je n'ai pas de regret car j'avais senti le coup venir au départ hier matin, préférant emporter le chubasquero plutôt que le traje de baño (l'imperméable - chubascos signifiant averse - et le maillot de bain). A la sortie de la gare, vous avez droit à une sympathique petite réplique de locomotive des temps anciens, avant de vous retrouver confronté à la pénible architecture moderne faite d'immeubles de dix étages, aux fenêtres blanches, et aux façades multicolores. Quelle que soit la ville de Galice, vous vous retrouvez en face de cette (non) architecture. Heureusement, le relief a gâté la ville et permet de découvrir de nombreux ponts aussi originaux les uns que les autres, aux remarquables arcades. Je me retrouvai assez rapidement au nord, au parc Lonia, bordant une rivière, me rappelant ainsi mes années universitaires. Ourense est calme, jamais étouffante, et ouverte sur l'extérieur, tout en ayant son caractère et sa personnalité. La visite des villes le samedi, avec un aller-retour en train était aussi un classique du début du SVE. Il le sera resté jusqu'à ce 26 mars, avant le changement d'heure donc.
Autrefois de l'or, aujourd'hui un peu de tout.
Je ne l'avais pas encore évoqué, mais j'avais été surpris par la quantité de fumeurs à l'extérieur à mon vingt-quatrième passage de frontière franco-espagnole en janvier. La loi, très stricte, est visiblement très bien respectée, sauf que du coup la quantité de colillas (mégots) dans les rues a assez augmenté. 30 % de la population fume quotidiennement et bien qu'en hausse, le prix du tabac n'est pas dissuasif, même pour une population en crise. Et les étudiants n'échappent pas à la règle, ils sont quelques uns à profiter d'une pause cigarette en ce samedi sur les bancs de l'Université de Vigo... à Ourense (antenne régionale). Cette antenne est petite mais tout de même moderne, et très bien située, tout près de la campagne et des collines (ou basses montagnes) qui donnent à cette capitale de province des airs de petit Malaga. Les traces de l'incendie ravageur sont encore apparentes dans le paysage.

Sept villes pour une communauté autonome.
Des sept villes de Galice, le joyau est incontestablement Santiago de Compostela. Pourtant, l'océan n'est pas là, bien que distant de quelque vingt kilomètres seulement. La ville moderne n'échappe pas à la règle de l'impersonnalité et il n'y a pas de relief réellement impressionnant. Le centre historique et les multiples parcs alentours, qui constituent surtout une invitation à la découverte, et cette ambiance douce feutrée de fin de journée, avec ses petits lampadaires, offrent une ambiance incomparable et inoubliable. Saint-Jacques ne vous en met pas plein les yeux mais il y a réellement de quoi tomber sous le charme du site. A Coruña offre de nombreux atouts, au bord de l'océan toujours proche et est réellement une ville très agréable. En plus, les alentours (notamment Oleiros) sont très vivants. Ensuite, j'ai apprécié Pontevedra et Ourense, qui ont fait de réels efforts dans la découverte de l'environnement et bénéficient d'un site agréable (surtout Pontevedra, plus aérée que la cuvette dans laquelle se trouve Ourense). Lugo et Vigo sont incontournables en termes de transport mais manquent un peu de charme. La muraille romaine la mieux conservée du monde et l'exceptionnelle vue du castro de la plus grande ville de Galice sont quand même incomparables. Ferrol est incontestablement très propre mais n'offre que peu de plaisir au visiteur, du fait de son caractère récent et de son orientation vers le port militaire.
L'essentiel du visage de la Galice que je souhaitais découvrir et donc vous faire partager a été parcouru. Ce très beau territoire possède bien d'autres facettes reconnues (gorges du Sil, Cap Finisterre, Ortigueira, San Andrés de Teixido...) que j'aurai peut-être la chance de voir au cours des quelques semaines à venir, en fonction des possibilités humaines et budgétaires...
Un rythme de feu.
Les élèves comme les professeurs du Collège Andaina donnent leur pleine mesure. Je suis encore tout surpris de constater que tous ces gens disposent d'une source d'énergie inépuisable, lorsque je compare le rythme proposé au nôtre, en France. Chez nous, les vacances scolaires dictent un rythme savamment calculé et permettent aux élèves et aux professeurs de souffler assez régulièrement. Lorsque j'étais animateur en accueil de loisirs sans hébergement (entendez par-là centres de loisirs ou centres aérés), je travaillais pendant ces deux périodes, laissant donc complètement de côté les études pour une ou deux semaines. Ici, il n'y a pas de répit. Le Carnaval est bien trop court et l'objet soit de déguisements soit de courts séjours dans les Pyrénées françaises ou espagnoles, pour les plus fortunés. La Semana Santa (Semaine Sainte) arrive très prochainement. Encore l'occasion de faire des folies, avant les Lettres galiciennes en mai. Au total, il n'y a pas beaucoup de plages de repos.
Que dirait la pauvre professeur d'Education Physique, que je vais rejoindre à nouveau demain pour deux heures supplémentaires dans la semaine (reprenant ainsi l'horaire de septembre à janvier dernier) ? Elle s'occupe de dix classes, soit dix programmes différents, et environ deux cents cinquante élèves, qu'il faut donc éduquer mais aussi évaluer, avec deux pages chacun à remettre à la fameuse tutora. Chaque trimestre, elle écrit donc l'équivalent de deux thèses de troisième cycle universitaire, sans compter qu'elle doit en plus suivre son entraînement de volleyball (elle dispute des compétitions dans toute l'Espagne) et participer aux activités extrascolaires (piscine et tennis). Elle avoue ne pas trouver le temps et j'ai la bonne idée en plus de lui proposer des idées d'ateliers et d'activités, qui proviennent du milieu de l'animation... en français ! C'est alors un supplice à traduire, mais les élèves de 1° ESO vont s'y coller mercredi prochain en l'absence de la professeur de français. Je vois déjà les mines renfrognées car il faut bien l'avouer, les élèves qui ont un réel goût pour la langue que j'utilise en ce moment même à l'écrit se comptent sur les doigts d'une main...
L'animation socio-culturelle, un domaine privé ?
A propos d'animation, j'ai pu me renseigner un petit peu plus sur ce qui se fait dans ce domaine en Espagne. Le thème est forcément jeune et les ressources françaises dont nous disposons ont agréablement surpris la professeur d'Education Physique, qui pense qu'il n'existe pas d'équivalent. Les structures françaises de l'animation socioculturelle sont nombreuses et ont une histoire solide, beaucoup plus qu'en Espagne où j'ai la ferme sensation que le secteur privé s'est accaparé de l'affaire, surtout dans les grandes villes. Les hôtels luxueux sont nombreux, surtout sur les îles et les plages méditerranéennes, et les recrutements sont très importants, d'autant plus si l'on est jeune (entre vingt et trente ans) et que l'on pratique l'anglais, l'allemand et le néerlandais. J'ai découvert que le C.D.I.E (Centre d'Initiation à l'Environnement) du Béarn faisait passer gratuitement le diplôme de monitor de tiempo libre (équivalent espagnol du B.A.F.A.). Dans l'hypothèse possible d'une installation future dans la capitale espagnole (septembre 2012 ?), cette information est toujours intéressante à prendre... d'autant qu'elle concerne le public comme le privé. Affaire à suivre.
L'endurance du lézard soumise à rude épreuve.
Anxo, 3° ESO, était donc paisiblement allongé en compagnie de ses camarades de classe dans l'herbe du patio d'Andaina. Le professeur de Ciencias Sociais (Histoire, Géographie et Citoyenneté) a donc qualifié cet ensemble d'adolescents couchés de lagartos (lézards). Et à 14 h 15, à l'heure où le football bat encore son plein sur ce même patio, les jeunes sont invités à remonter les deux étages du collège. Je participe bien sûr en français à cette remobilisation collective de ces reptiles prenant le bain de soleil.
Lors du Cours d'Education Physique, ces deux dernières semaines, m'est revenu un autre grand classique auquel je n'ai pourtant pas participé. A vingt-neuf ans, je suis pourtant en pleine force de l'âge mais j'ai besoin de désormais d'un peu de temps pour mettre en route le moteur... Inutile de dire que je ne suis plus tout à fait apte au terrible et détesté Test de Cooper que je pratiquais déjà en 1994, au Collège Notre-Dame de Valbenoîte à Saint-Etienne. C'est un exercice d'endurance où j'excellais, en toute modestie, parvenant alors à contrecarrer le champion de France académique de... 110 m haies, nommé Pierre (j'ai oublié l'apellido alias le nom de famille). Ce n'est pas sorcier, comme dirait Jami. Douze minutes de course autour du même patio, et un maximum de tours à effectuer au pas de course... soit quinze minimum pour valider la matière. Julio, le petit équatorien de 1° ESO a déjà abandonné un exercice que domine le jeune vénézuélien Enrique, alias Pocho. Toutes les classes y ont droit, y compris les 2° ESO à 8 h 30 mardi dernier, juste avant... un examen oral de français et une demi-heure de pratique intensive avec moi ! Nous sommes si cruels.
Tour d'Europe.
Dans la famille classique, et qui m'attend encore demain matin soit dans seulement dix heures (!), la présentation de l'Union Européenne aux élèves de 6° EPO. La pimpante et dynamique tutora de cette classe d'hyperactifs m'a confié la tâche. Voilà encore un thème que j'ai travaillé en 1994 (!) et dont je suis chargé désormais. J'ai consacré dix heures la semaine dernière à la préparation de l'atelier, en veillant à ne pas dire de bêtises sur l'Espagne et donc en préparant soigneusement la vignette consacrée. Pour le thème, j'avais eu l'idée de construire des cromos (petit billet représentant un pays, comme une vignette Panini de Cristiano Ronaldo ou de Messi, dont les jeunes raffolent) et d'en distribuer un à chaque élève. De manière chronologique, j'ai énoncé les pays entrant dans l'Union Européenne, soit vingt-sept. A l'énoncé du pays, l'élève concerné devait le présenter, se repérer sur la carte de l'Europe présente dans la classe, et se positionner au coeur de la classe au milieu de ses camarades, en représentant le pays d'un point de vue "géographique". L'exercice a duré assez longtemps, un peu trop pour le petit Guille désespéré avec le drapeau bulgare dans les mains : la Bulgarie est avec la Roumanie la dernière entrée dans l'Union Européenne. J'utiliserai ce temps d'attente et cette frustration demain pour essayer de comprendre ce qui se passe à l'échelle européenne, lorsqu'un Etat est candidat.
La Cartulina "Une année en France" - 1°ESO (Colegio Concertado Andaina) - 25 mars 2011
Vendredi, j'ai enfin pu exposer les cartulinas (affiches cartonnées) construites par les élèves. La dernière en date traite du vocabulaire du corps humain et ressemble à un immeuble galicien des temps modernes : extrêmement carrée. Ou alors aux rues de Ferrol... En ligne, on retrouve le nom du membre, le dessin ou la photo, la définition, un métier ou un sport lié et enfin une action. Et en colonne, seize membres différents, qui correspondent à mon sens au niveau de base de l'apprentissage du français en 1° ESO. Pour une fois, les jeunes ont enfin pu terminer dans le temps imparti, avec une collaboration correcte, ce qui n'est vraiment pas facile pour eux. En terme d'affichage, avec désormais trois cartulinas, plus deux prochainement affichées, le français peut donc concurrencer plus dignement l'anglais et le galicien dans le très long couloir de l'enseignement secondaire obligatoire.
Os Xogos Populares e Tradicionais.A propos de galicien, avait lieu le 15 mars la journée des Xogos Populares e Tradicionais (Jeux populaires et traditionnels). Le thème avait été préparé en partie par les élèves, en partie par la professeur d'éducation physique mais c'est un intervenant extérieur qui est venu occuper le désormais fameux patio l'espace d'un vendredi après-midi. Il y avait en tout une bonne dizaine de jeux à destination des élèves d'école primaire. Il y eut de tout, et surtout des jeux d'adresse, faits essentiellement de bois. Sans compter le bon vieux tirer à la corde entre deux équipes, la marelle et le sauter de corde collectif. Dans l'ensemble, à quelques détails près, je n'ai pas relevé de curiosité notable par rapport aux jeux français. L'occasion de repasser ses classiques avec chaque enseignant en charge d'un petit groupe de dix jeunes (cent personnes donc au maximum sur le terrain). Ces petits détails sont à l'image des différences culturelles entre la France et la Galice : elles sont certes perceptibles, mais ne viennent nullement perturber le quotidien, finalement très européen dans l'âme... Avec quatre stagiaires galiciens, un volontaire français, (moi, succédant à un volontaire turc, et donc le deuxième à effectuer le SVE dans ces conditions) une volontaire anglaise, une professeur d'anglais allemande et le passage cette semaine d'une étudiante en Français Langue Etrangère (FLE) belge francophone, le collège Andaina avait des allures d'Europe.
Ourense, sur la route de la France.
D'Europe, il était encore question hier vers Ourense, pour cette première échappée depuis le très beau périple lusitanien. Je m'explique. Après un lever à 6 h 30 et une bonne heure de marche pour rejoindre la gare de San Cristobal (les bus sont peu fréquents le week-end, surtout lors de la madrugada... période de bonne heure : révisez vos classiques !), je suis monté dans le train à destination d'Hendaye. Ce train Arco (sorte de corail longue distance) qui quitte tous les jours La Corogne à 8 h 48 est le seul à relier directement la Galice à la France et passe par Ourense. Autant dire qu'il ne faut pas le rater. Compte tenu de sa relative lenteur, il me serait donc impossible de rallier ma ville natale, Saint-Etienne, sans faire d'escale à l'hôtel et ceci a donc poussé la Fondation Paideia à me faire choisir de passer par Barcelone pour le trajet aller-retour du SVE. Il n'y a rien de défini encore pour le 15 juin, date officielle de mon retour en France et de la fin de mon projet galicien.
Il était 8 h 48 donc et il n'y avait presque personne dans cette voiture n°2 mais l'arrêt à Saint-Jacques de Compostelle a contribué à compléter allègrement le train. C'est alors que je repris involontairement le jeu de me faire passer pour un espagnol auprès des non autochtones. Mes voisins étaient de jeunes blonds qui parlaient anglais entre eux, ce qui me fit penser qu'ils étaient étudiants Erasmus à Saint-Jacques. La capitale de la Galice compte quarante mille étudiants, ce qui contribue fortement à la dynamiser. Outre l'odeur de tabac froid, je reconnus immédiatement aux premiers échanges que nos têtes blondes n'étaient pas ibériques. Le ton hésitant, la lenteur d'élocution sont traîtres. Ils étaient aussi ivres de fatigue (peut-être la conséquence d'une nuit blanche compostellane) et n'étaient pas de la même nationalité, puisque le jeune homme à mes côtés ouvrit un guide touristique Michelin écrit en néerlandais. Au sujet de Saint-Jacques, j'ai compris que Compostelle venait de campo et de stellae, ce qui signifie champ d'étoiles... Pas étonnant donc de trouver beaucoup d'estudiantins enlacés dans les prés jusqu'à la nuit tombée.
13 mars 2011
Deux semaines auparavant, j'étais parti à la découverte des menhirs corognais, faisant face à la Tour d'Hercule. Le décor est digne des clips du groupe Luar na Lubre, avec le vent, l'herbe verte, et les vagues atlantiques qui déferlent sur la côte découpée. Cette longue excursion dominicale (vingt kilomètres environ) m'avait coûté quelques ampoules, et j'avais donc décidé hier de marquer des pauses plus fréquentes, pour soulager une condition physique incertaine. Pourtant, ce n'est pas faute de bouger dans la semaine (toujours en tentant de contrer le toque des adolescents footballeurs sur le patio) et de préparer ainsi le cinquième Camp Inter Jeunes consécutif, en juillet, à Bonlieu-sur-Roubion, et sur VTT.Un affluent du Rio Miño dans le Parc Lonia, paradis des pêcheurs
26 mars 2011
26 mars 2011
Ourense est une ville de cent huit mille habitants, au coeur de la Galice du Sud, près du Portugal. Je bouclais ainsi hier la dernière visite des villes galiciennes. De ce court périple, seule la pluie, parfois intense, était à regretter. Le trajet entre Saint-Jacques et Ourense est sinueux sans être montagneux. Le relief se tord, un peu. De nombreux viaducs apparaissent sans que le train ne les emprunte : il s'agit du futur tracé de l'AVE, qui reliera dans quelques années (enfin) Madrid à la Galice. Cela se fera progressivement, par tronçons.
Le temps n'était donc pas de la partie (Cf. photos sur Facebook) et la couleur grise de nombreux bâtiments n'arrangeait donc pas la beauté du paysage et d'une ville désertée, comme Ferrol, le samedi après-midi. C'est un fait, à l'exception des grandes capitales, les tardes sont franchement calmes en Espagne. Des sept villes (La Corogne, Saint-Jacques-de-Compostelle, Vigo, Ferrol, Pontevedra, Lugo et Ourense), cette cité la plus proche de Madrid n'est pas la moins belle, et possède certaines similitudes avec Pontevedra, par la taille, par le relief environnant (quatre cents mètres d'altitude environ), par la qualité de son centre historique, homogène, et par la présence d'un cours d'eau puissant. Le Miño sépare la Galice (et donc l'Espagne) du nord du Portugal, plus en aval et a donné son nom à la plus septentrionale des provinces lusitaniennes.
La pluie m'a donc empêché de profiter des thermes gratuites, et donc de la chaleur des eaux, que j'affectionne. Je n'ai pas de regret car j'avais senti le coup venir au départ hier matin, préférant emporter le chubasquero plutôt que le traje de baño (l'imperméable - chubascos signifiant averse - et le maillot de bain). A la sortie de la gare, vous avez droit à une sympathique petite réplique de locomotive des temps anciens, avant de vous retrouver confronté à la pénible architecture moderne faite d'immeubles de dix étages, aux fenêtres blanches, et aux façades multicolores. Quelle que soit la ville de Galice, vous vous retrouvez en face de cette (non) architecture. Heureusement, le relief a gâté la ville et permet de découvrir de nombreux ponts aussi originaux les uns que les autres, aux remarquables arcades. Je me retrouvai assez rapidement au nord, au parc Lonia, bordant une rivière, me rappelant ainsi mes années universitaires. Ourense est calme, jamais étouffante, et ouverte sur l'extérieur, tout en ayant son caractère et sa personnalité. La visite des villes le samedi, avec un aller-retour en train était aussi un classique du début du SVE. Il le sera resté jusqu'à ce 26 mars, avant le changement d'heure donc.
Autrefois de l'or, aujourd'hui un peu de tout.
Je ne l'avais pas encore évoqué, mais j'avais été surpris par la quantité de fumeurs à l'extérieur à mon vingt-quatrième passage de frontière franco-espagnole en janvier. La loi, très stricte, est visiblement très bien respectée, sauf que du coup la quantité de colillas (mégots) dans les rues a assez augmenté. 30 % de la population fume quotidiennement et bien qu'en hausse, le prix du tabac n'est pas dissuasif, même pour une population en crise. Et les étudiants n'échappent pas à la règle, ils sont quelques uns à profiter d'une pause cigarette en ce samedi sur les bancs de l'Université de Vigo... à Ourense (antenne régionale). Cette antenne est petite mais tout de même moderne, et très bien située, tout près de la campagne et des collines (ou basses montagnes) qui donnent à cette capitale de province des airs de petit Malaga. Les traces de l'incendie ravageur sont encore apparentes dans le paysage.
Déclaration d'amour (Ourense)
"Je t´aime trop, à l'infini, beaucoup plus que l'infini."
26 mars 2011
Proche du Portugal, la ville, bien qu'ouverte et agréable, n'en a pas le charme. Je ne relève pas de maisons déformées, ni de places multicolores, même si les jardins sont particulièrement soignés. Les façades le sont moins, ne cachant pas les appartements parfois minuscules. Il y a des difficultés économiques partout. Certaines personnes s'aventurèrent quand même, lorsqu'enfin le rayon du soleil se fit sentir, sur le délirant pont Millénium, le dernier en date, tout près de l'autoroute reliant probablement Vigo à Zamora. L'escalier n'a absolument aucun autre intérêt que le délire technologique, assez impressionnant lorsque l'on se retrouve à environ 25 mètres au-dessus du Miño, dont le courant peut vous être fatal en cas de chute... Finalement, à Ourense, après six mois, j'ai trouvé une compilation de ce que j'avais vu auparavant, un peu de tout., du classique donc. Vous ne serez pas déçu de visiter pour autant cette cité donc on venait jadis chercher l'or (oro en castillan, donnant donc Orense, selon la dénomination officielle de l'Académie Royale Espagnole)."Je t´aime trop, à l'infini, beaucoup plus que l'infini."
26 mars 2011
Sept villes pour une communauté autonome.
Des sept villes de Galice, le joyau est incontestablement Santiago de Compostela. Pourtant, l'océan n'est pas là, bien que distant de quelque vingt kilomètres seulement. La ville moderne n'échappe pas à la règle de l'impersonnalité et il n'y a pas de relief réellement impressionnant. Le centre historique et les multiples parcs alentours, qui constituent surtout une invitation à la découverte, et cette ambiance douce feutrée de fin de journée, avec ses petits lampadaires, offrent une ambiance incomparable et inoubliable. Saint-Jacques ne vous en met pas plein les yeux mais il y a réellement de quoi tomber sous le charme du site. A Coruña offre de nombreux atouts, au bord de l'océan toujours proche et est réellement une ville très agréable. En plus, les alentours (notamment Oleiros) sont très vivants. Ensuite, j'ai apprécié Pontevedra et Ourense, qui ont fait de réels efforts dans la découverte de l'environnement et bénéficient d'un site agréable (surtout Pontevedra, plus aérée que la cuvette dans laquelle se trouve Ourense). Lugo et Vigo sont incontournables en termes de transport mais manquent un peu de charme. La muraille romaine la mieux conservée du monde et l'exceptionnelle vue du castro de la plus grande ville de Galice sont quand même incomparables. Ferrol est incontestablement très propre mais n'offre que peu de plaisir au visiteur, du fait de son caractère récent et de son orientation vers le port militaire.
L'essentiel du visage de la Galice que je souhaitais découvrir et donc vous faire partager a été parcouru. Ce très beau territoire possède bien d'autres facettes reconnues (gorges du Sil, Cap Finisterre, Ortigueira, San Andrés de Teixido...) que j'aurai peut-être la chance de voir au cours des quelques semaines à venir, en fonction des possibilités humaines et budgétaires...
Par ici la suite ! Asturies, un oasis de fraîcheur (13 avril 2011)


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