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Galicia

Il y a deux mois jour pour jour, j'étais à Barcelone, pour une dernière étape ferroviaire qui allait m'emmener au bout de l'Espagne, de l'autre côté. Lorsque je me suis réveillé dans le train, près de Lugo, j'ai retrouvé exactement ce qui est décrit dans ce poème, la mer en moins. Le ciel était gris, le paysage vert mais terriblement emprunt de la marque des nombreux héros du quotidien qui se sont succédés sur ces terres. Aujourd'hui, sous un ciel fortement tourmenté, pour ne pas dire furieusement lunatique, il était impossible de pouvoir espérer quelconque sortie durable. La mer et le port étaient bien là, tranquilles, sous l'emprise total d'un ciel devenu franchement automnal. Toute la Galice est résumée dans ce poème.

C'est ce que l'on appelle une semaine de transition. J'ai accompli mon cent-quinzième jour en Espagne, en ayant déjà traversé le pays du nord au sud, d'est en ouest, même s'il manque encore de nombreux chapitres à lire et à écrire. L'automne a pris ses droits, avec un petit 7°C affiché ce soir et des arbres désormais bien dénudés, prêts à passer l'hiver.

Non pas que cette semaine ait été vierge d'évènements et d'activités. Elle avait commencé près d'Arteixo, dans un autre pays vert où les façades sont si colorées. Santiago, le bien nommé, un jour après la visite du Pape Place de l'Obradoiro, m'avait donc convié à une partie de padel (variante du tennis venant d'Argentine). Les courts sont couverts, à des tarifs défiant toute concurrence. Le principe est le même qu'au tennis mais le court est limité par des murs et non par des couloirs, qui laissent la possibilité de frapper la balle une fois qu'elle a rebondi contre la clôture. Le jeu est donc plus ludique, plus intense et plus rapide qu'au tennis, car l'espace couvert est moindre. J'ai vraiment retrouvé mes sensations d'enfant.

Comme de coutume désormais chaque lundi, j'ai droit à mon lots de molto et de pouco dans le comedor du collège Andaina. Entendons par-là la quantité désirée de caldo (une sorte de soupe) par les petits bouts d'Educación Primaria Obligatoria. Mais la session psychologique qui suit, qui consiste à faire finir les dernières cuillerées aux résistants, se réduit petit à petit.

Quant à jeudi, nous avions droit à une session de théâtre en français, à destination des élèves de 3° ESO (équivalent de notre 3ème). Je viens de comprendre leur souffrance en réécoutant quelques séquences enregistrées. Dans le théâtre du collège salésien, mon appareil photo numérique s'est fâché avec l'acoustique. La pièce s'appellait "Le Jour de la marmotte", allusion faite à un jour qui se répète désespérément. Dans un assez bon français, les étudiants qui venaient d'un pays chaud, Séville, ont conquis la salle.

Je me suis donc désespéré à partir à la recherche de marmottes. Les montagnes galiciennes, aperçues la semaine dernière, sont difficiles d'accès. Il me faut prendre le train jusqu'aux environs d'Ourense, ce qui devrait être au programme du printemps. En attendant, j'ai souhaité prolonger une partie d'un camino terrestre en direction de Betanzos mais cette pluie galicienne, si froide, si venteuse, si capricieuse m'en a empêché deux jours. C'est donc partie remise. Au bout, se trouve un sanctuaire aquatique probablement riche en biodiversité. Juste avant le port ensablé...


Extrait du "Jour de la marmotte"
11 novembre 2010

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