Haut de page

Première échappée


Mystérieux ascenseur panoramique aux confins occidentaux de La Corogne
9 octobre 2010

Si près, si loin. C'est en étant expatrié que l'on peut se rendre compte des similitudes et des différences qu'il peut exister entre deux pays. Voilà un petit bout de temps que je n'ai pas rencontré de Français. Excepté à la Police, pas de panique, pour accomplir des formalités administratives. Ou sur le port, pour renseigner deux jeunes filles qui n'ont pas d'autres optiques que faire du stop pour rentrer chez elles sur la route de Saint-Jacques-de-Compostelle. Leur voiture a lâché prise. Finalement, comme ces deux étudiantes Erasmus en architecture que j'ai rencontrées, non loin du port et de la Police, je dirai ainsi : "nous ne sommes pas venues pour rencontrer des Français". C'est donc uniquement par écrit que j'utilise la langue de Molière, et au Collège Andaina bien sûr, pour des cours... de français.

J'ai profité de quatre longs jours (el puente = le pont) pour réaliser ma première échappée hors du paysage corognais. Non pas que la ville soit angoissante et oppressante (climat doux, omniprésence de l'océan, société bien affable) mais le paysage commence à devenir familier. Cela fait jour pour jour quatre semaines que j'ai franchi la frontière à Cerbère. C'est déjà mon plus long séjour à l'étranger, et dans dix-sept jours il s'agira de mon plus long séjour... tout court. Samedi dernier, j'ai voulu cheminer jusqu'aux limites occidentales de La Corogne. Je suis tombé sur un curieux ascenseur panoramique, alors que j'étais toujours à la recherche de cartes au 1/50000ème. Elles me serviront plus tard à "mitrailler" de photos toute la région. D'ascenseur je n'ai point pris encore, car j'ai manqué le dernier décollage, et mon appareil photo se fait vieux lorsqu'il s'agit de prendre des photos nocturnes. C'est ainsi que ne figure pas mon escapade nocturne à Santa Cristina, accompagnée de la charmante étudiante autrichienne, Alexandra. Elle eut la bonne idée de venir frapper à la porte samedi soir, sur le coup de 23 heures, pour venir faire la fête. Elle étudie actuellement à Lugo, à une bonne heure de train de La Corogne. Elle arrive dans l'appartement en tenue toute légère, noire de surcroît, prête à tous les délices. Oui mais voilà, je venais à peine de rentrer, tout transpirant, n'ayant plus grand chose à mettre, et ayant pris un bon coup de froid en m'approchant des vagues atlantiques...


Port de plaisance de Fontans (Sada)
11 octobre 2010

Dimanche il a fallu digérer tout cela. Hier j'ai voulu faire mieux connaissance avec les moyens de transport du coin. La première escapade fut à Sada, terminus d'une ligne de bus au départ de La Corogne, à 14 km de l'appartement. Sada est tout proche de Gandario, le lieu du séminaire de formation des volontaires à l'arrivée, fin septembre. J'ai pu apercevoir d'ailleurs la plage. Comme à La Corogne, l'intérêt principal est l'océan, ou plutôt la Ría de Betanzos, dans ce pays de rías altas. Allez comprendre par là de charmantes incursions de l'océan dans les terres, accompagnées de son lot de mouettes, de marées montantes et descendantes à en faire pâlir le Mont Saint-Michel. Sada vaut le coup d'oeil, surtout pour son port et pour ses petites ruelles à dédales. Elles sont malheureusement trop peu nombreuses. La ville, tout en longueur le long du front de ría, mérite que l'on s'y attarde un autre jour pour déguster des calamars au restaurant.


Gare de Betanzos-Cidade
12 octobre 2010

Betanzos, que j'ai visité aujourd'hui, confirme les impressions antérieures sur la Galice. Les autres voyages, plus lointains, confirmeront peut-être ces impressions. On y retrouve donc plusieurs ingrédients familiers : des immeubles blancs avec des façades de cristal, aux fenêtres très fines ; des églises gothiques relativement anciennes, des dédales de rues aux immeubles colorées et aux étages s'avançant vers l'immeuble d'en face. Et que dire des compagnons habituels que sont les chats et les mouettes. Les bateaux de plaisance errent aussi dans les eaux calmes du port ensablé. Faute de piles, j'ai perdu une trentaine de photos mais je retournerai à Betanzos, pour la visite du Musée des Marines et d'un parc dont on en dit le plus grand bien. Un parc jouxtait la gare Renfe, et chaque banc était occupé par un jeune couple ou par une famille. Nombreux sont d'ailleurs les jeunes à rechercher les coins les plus discrets et romantiques pour s'adonner à leurs premiers baisers. Plus loin, alors que le soleil déclinait, le son de la gaita se faisait entendre. Les terrasses étaient bien remplies, en ce jour où seuls les bars et les cafétérias étaient ouverts (12 octobre : Jour de la Fête Nationale et de l'Hispanité). N'allez pas plus loin pour comprendre que j'ai adoré cette ambiance bon enfant, paisible, aux portes de la nature. J'aurai même aimé être sous le doigt pointé de Christophe Colomb, à Barcelone. Quatre semaines donc que je n'avais pas pris le train à... San Cristobal (nom de la gare de La Corogne). Mais si le 15 septembre j'arrivai dans l'inconnu, aujourd'hui je souhaitais le découvrir davantage.

Commentaires